Il faut séparer le client qui achète une contrefaçon et celui qui la porte, car ce n’est pas toujours la même personne. On doit distinguer trois motivations différentes de clients.
Faire partie du club
Ils veulent la marque de bijoux pour faire partie du club, mais ne veulent pas payer le prix. Soit parce qu’ils n’en ont pas les moyens (faux bijou Van Cleef), soit parce qu’ils pensent que le prix n’est pas justifié par sa qualité (un porte clé Tiffany en argent), soit enfin parce qu’ils croient que personne ne verra qu’ils portent un faux (Rolex avec un mécanisme à quartz et alourdie par du plomb).
Faire un cadeau
Il s’agit d’acheter un bijou pour faire un cadeau, en pensant abuser le destinataire. À l’extrême, chez Cartier, le cas d’un client qui achetait chaque produit en double. Un faux pour sa femme et un vrai pour sa maîtresse… situation démasquée quand l’épouse légitime a apporté un faux au magasin pour se plaindre de la mauvaise qualité du produit ! Mais il y a une justice. Nous avons su plus tard que le couple s’était séparé et que le divorce avait été prononcé aux torts exclusifs du mari. Le tribunal considérant que ce comportement était inexcusable…
Être abusé
Enfin, certains achètent un faux, pensant que c’est un vrai. Ce dernier cas, beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense, est généralement la conséquence d’une distribution mal contrôlée. C’est également le cas de quelques clients de chez Gemperles, ayant acquis un faux collier de perles dans le passé et qui viennent à nous pour acquérir cette fois un vrai collier de perles de culture authentiques ! D’où la nécessité d’accorder sa confiance à des entreprises reconnus et offrant de solides garanties. Il y en a un certain nombre sur l’internet francophone mais tous ne se rangent pas dans la même catégorie.
Le point capital pour une marque de luxe n’est pas de traiter le porteur de contrefaçon à priori comme un voleur (un faux Cartier, une fausse Rolex ou encore mieux, un faux Louis Vuitton). S’il porte le produit, c’est qu’il rêve de la marque et l’aime. Il faut donc partir du principe qu’il est un client potentiel de la marque, et le convaincre d’acheter un vrai (même pour sa femme, dans le cas cité plus haut du faux Cartier). Ce sont les fabricants et les vendeurs de contrefaçons qu’il faut attaquer, pas les consommateurs.