Les peuples des diverses civilisations qui se sont succédé en Amérique centrale sculptèrent le jade-jadéite : les Olmèques, dont l’apogée se situe entre les IIIe siècles avant notre ére. Les Mayas, dont les masques gravés aux Ve et VIe siècles sont aussi célèbres que ceux de la civilisation de Teotihuacan à la même période. Les Toltèques, qui taillèrent des jaguars et des serpents ailés. Les Aztèques feront, à partir du XIVe siècle, une symbiose des arts toltèques et olmèques auxquels ils ajouteront la représentation de crânes. Ils imposaient un tribut en jade, qu’ils tenaient en grande estime, et le manque de matière première conduisit à récupérer des morceaux dans les objets anciens. En complétant par quelques jades les riches présents destinés à Charles Quint, Moctezuma dit à Cortès : "Et à ceux-ci (les cadeaux), j’ajoute quelques chalchihuits (pierres vertes, jades) d’une valeur si immense que je ne voudrais les donner à personne d’autre qu’un empereur comme le votre, car chacune de ces pierres vaut deux charges d’or". Plus au sud, les Jivaros réducteurs de tête d’Amazonie portent des pendentifs de jade en guise d’amulettes.

Gemmes d’aspect similaire au jade et jadéite

De très nombreux minéraux et roches verts peuvent évoquer le jade, avec plus ou moins de bonheur : grossulaire massif, vésuvianite massive, zoïsite massive, saussurite à éclat assez vif, smithsonite, prehnite à éclat cireux, apatite massive (collophane), émeraude givreuse, micas massifs (verdite), stéatite à éclat gras, calcédoines, quartz aventuriné, marbres verts, porphyre vert antique, fluorite, serpentine, etc… Il est bien sur interdit de les désigner par le mot « jade » suivi d’un nom de lieu comme de « Ha Tien », du « Honan », de « Styrie », etc… mais cela se pratique encore parfois dans certains pays. Dureté, densité, indice de réfraction permettent de distinguer ces roches ou minéraux dont la plus convaincante est la serpentine (c’est pourquoi, YU, en Chine, désigne parfois la serpentine et même d’autres roches vertes.)