Le bijou suit les alternances de la mode mais, en même temps, il a une vie propre qui est déterminée par le contexte socio-culturel très variable d’un pays à l’autre. Les photographes de femmes de la haute société au début de ce siècle ont de quoi stupéfier. Ces dames sont couvertes de bijoux comme des châsses, littéralement gréées comme des goélettes et portent ensemble un collier de chien, un collier ras-de-cou, un diadème et un sautoir de diamants, un bracelet à chaque bras, des boucles d’oreilles et quelques broches superposées. De quoi révulser le bon goût qui opte pour une franche sobriété. Si l’on excepte cette tendance pléthorique, un premier tournant pour plus de modération s’est amorcé après la Première Guerre mondiale et une seconde fois dans les années 1970, où se réduit encore le domaine réservé aux bijoux. On porte donc moins de bijoux et on les porte très différemment. Sur le plan pratique, la femme actuelle a besoin de bijoux qu’elle puisse ne pas quitter ni endommager. Elle travaille, elle voyage et de fait consacre peu de temps à elle-même. Elle aime les bijoux en or. Volumineux et peu fragile, elle préfère l’or jaune à l’or rouge et aux métaux blancs qui ont presque disparu des montures (Toutefois très en vogue aujourd’hui). A cela s’ajoute son goût pour la polychromie et, ici, se répercutent les changements de vie et de culture. Si la masse monétaire globale est en expansion (quoi que le moral des ménages est au plus bas en ce moment), celle que l’on consacre aux bijoux, qui ne sont plus le symbole obligé de telle ou telle catégorie sociale, diminue plutôt sensiblement.